Une belle journée[Mathéo]

La journée venait à peine de commencer en Italie, les salariés se préparaient déjà pour débuter une nouvelle journée de travail, alors que les étudiants s'apprêtaient à terminer leur grasse matinée. Il était vrai que le jeune Lewis aimait beaucoup ce qu'il faisait, les cours étaient très intéressant et il ne s'en lassait pas. Cependant, les lendemains de fête, il est parfois difficile de suivre un professeur diplômé de Yale ou autre grande université. Dans ces cas là, Mathéo suivait son activité préféré : sécher les cours. Ça n'avait jamais été un élève modèle, et avec Enzo il en avait fait des belles, cette histoire n'était rien comparé aux autres. C'est lorsque midi approcha que le jeune français s'apprêta à ouvrir les yeux, il rechigna pendant plus d'une demi-heure à se sortir du lit, mêlé dans ses couvertures de soies, il ne pouvait s'en défaire. C'est lorsque surgit sa mère (et oui, le petit vit toujours chez ses parents) qu'il se hâta d'en sortir. C'était déjà une chance qu'elle l'ait laissé ainsi jusqu'à midi tapante, mais elle était très sévère sur les heures des repas, et quand il était midi, il fallait être à table à la seconde près. Je vous épargne la morale qu'elle ne se lassait pas de lui dire alors qu'il enfilait de quoi se couvrir. C'est d'un air las qu'il se rendit à table, très irrité de s'être fait sortir du lit, mais de toute manière, il en avait l'habitude et surtout : n'avait pas son mot à dire. Quiconque contredisait sa mère était bon pour l'exil. Ce n'était pas l'envie de partir qui lui manquait, mais un appartement coutait cher et Mathéo ne comptait pas utiliser la fortune familiale, il ne souhaite pas être dépendant de ses parents. C'est pourtant ce qu'il est, non ? Mais pas à ce point.

« Alors Mathéo, tu as cours de quoi cet après-midi ? »

Ne surtout pas parlé de sécher les cours avec Madame Lewis, il faudrait avoir l'âme suicidaire pour s'y risquer, ce qui n'était évidemment pas le cas de notre cher français. Il avala donc une bouchée de viande ainsi qu'une gorgée d'eau, et s'apprêta à sortir l'un de ses mensonges quotidiens (réservé en exclusivité à sa mère) :

« Oh, et bien ils sont annulés. Notre professeur de psychologie devait donner une conférence assez importante. »
« Ah oui ? Etrange, je n'en ai pas entendu parler. »

Si jamais elle apprenait la vérité, Mathéo ne donnait pas cher de sa tête. La meilleure chose à faire était de baisser la tête et d'éviter de ce fait de croiser son regard avec le sien, ce serait comme se vendre. Madame Lewis, d'une façon ou d'une autre, savait tout lorsqu'elle prenait la peine d'y trouver de l'importance. Par ailleurs, si Mathéo insistait sur le sujet, elle allait s'empresser de prendre son téléphone et d'appeler l'université de façon à être mise au courant et avoir la certitude que son fils doit rester chez lui. Il faut avouer qu'elle met beaucoup d'importance dans les études, et surtout dans la réputation d'une famille. Etant très riche, elle ne pouvait supporter que son fils agisse comme ces voyous des rues qui fumaient du 'hash' à perte de vue. Tant qu'à faire, elle préfèrerait que ce soit de la cocaïne, au moins, c'était de la drogue de riche. Bizarre cette demoiselle, n'est ce pas ?

« C'est pourquoi je pense aller à la plage, ça fait un petit moment que je n'ai pas profité du soleil. »

Reformulation : « Ça fait un petit moment que je n'ai pas dragué », mais ça, il n'allait pas le dire à sa mère, elle se serait empressée de lui trouver une meilleure occupation, ou alors d'organiser une soirée de façon à lui présenter des filles fortunées et qui pourraient devenir de bonnes épouses. Cependant, elle est loin d'imaginer que les temps ont changé et que les amoureux n'ont plus besoins des parents pour se rencontrer. Malgré le fait que Mathéo soit sous le charme de Dolce, il ne pouvait cesser de plaire aux filles, c'était un besoin et il devait le satisfaire. Ce n'était pas un macho, ni même un de ces playboy des rues, mais il avait besoin de présence féminine, chose compréhensible, n'est ce pas ? Mathéo acquiesça un sourire, et poussa son assiette pour affirmer qu'il avait terminé, il attendit que sa mère fasse de même puis se leva de table lui lâchant un bisous (hypocrite) sur la joue. En ce qui concernait la vaisselle, la bonne de la semaine s'en occuperait. Ça vous étonne ? Mais combien de fois vous ai-je pourtant dit que la famille Lewis étaient (très) riches ? De plus, la mère de Mathéo (car il faut toujours en revenir à elle), étant une personne jamais satisfaite, devait la changer tous les sept jours, et moins si nécessaire. Et malheur à celle qui entretiendrait une discutions avec son fils ! Ce dernier avait déjà essayé d'aider l'une d'entre elle, et avant même d'avoir fait deux heures de travaux ménagés, elle s'était faite expulsée sur le champ ! Une calamité cette madame.

Dès son arrivée dans sa chambre (aussi grande qu'un salon de maison normale), il attrapa un sac où il fourra tout son nécessaire (maillot, serviette, portable, portefeuille, et je vous passe le reste), puis se dépêcha de sortir. Il appela le premier « taxi » (si on pouvait les appeler ainsi) qu'il vit, et monta à bord de la barque. Le voyage fut long (ce n'était, malheureusement, pas aussi rapide qu'une voiture), mais il parvint jusqu'à la plage sans trop de difficultés. Il fila quelques euros au « chauffeur » puis se dirigea vers l'étendue d'eau. Son regard se métamorphosa à l'encontre des jolies filles en bikini, et c'est à ce moment là qu'il se demandait pourquoi il n'était pas revenu ici depuis déjà un bon moment, c'était le paradis de l'homme. Il chercha du regard les filles qu'il trouvait les plus belles, et installa sa serviette non loin d'elle. Il ne ferait pas le même effet que les joueurs de foot en short de bain, parce que ses muscles ne sont pas équivalents aux leurs, mais il avait tout de même ses atouts. Il retira ses habits, et commença à se passer de la crème. Et oui, avec sa peau, s'il ne faisait pas attention, il allait se retrouver aussi rouge qu'une écrevisse en moins d'une heure !